Alerte sur l’emploi des journalistes à France Télévisions

Force ouvrière l’a affirmé hier haut et fort en CCE à l’adresse de l’État, actionnaire de France Télévisions : vous ne devez pas toucher à l’emploi ! L’emploi est la priorité du gouvernement. Or nous avons souligné hier que l’emploi est en danger dans l’entreprise (l’alerte a été lancée avec l’annonce d’une coupe de 50 millions d’euros). Déjà les journalistes reporters d’images pigistes ont vu le nombre de piges diminuer drastiquement. Il y a deux ans, le planning disposait de 120 piges mensuelles, désormais elles ne sont plus que 60. Certains JRI de France 2 n’ont pu travailler que 6 piges ce mois de septembre et ont gagné moins de 800 euros net pour le mois ! Comment vivre avec cela décemment ? Et ceux qui travaillent régulièrement en CDD pour le planning viennent d’apprendre que France Télévisions leur donnera beaucoup moins de travail !

Les Sports sont l’une des priorités

Les salariés du service des Sports, fleuron de l’entreprise France Télévisions ont été informés mardi qu’ils ne pourraient plus faire autant appel au vivier des JRI de France 2 comme c’est le cas depuis toujours. En effet, le recours aux 6 JRI par semaine qui était habituel a été purement et simplement interdit. Impossible alors de fabriquer des sujets pour Stade 2 et pour Tout le sport ! Pour pallier le risque encouru par l’antenne, la seule solution envisagée a été de faire appel à une société de production privée pour faire les tournages ! Cette procédure n’est pas conforme à notre cahier des charges, et elle coûtera davantage d’argent (la rémunération d’une pige via une société de production coûte 30% plus cher à France Télévisions en termes de facturation). Cette procédure sera utilisée pour permettre d’afficher auprès de Bercy un nombre d’ETP (emplois) en baisse, mais en réalité la facturation grèvera donc le budget du groupe davantage que le recours direct à nos pigistes, lesquels sont fiables et fidèles. Ce recours à des sociétés de production est un comble pour nous, télévision publique, qui avons sans faillir su faire de nos émissions de sport une référence dans le monde de l’audiovisuel ! Les magazines sont également affectés au même titre que les Sports, ce qui est inacceptable.

Car cette décision contredit l’annonce qui a été faite de donner priorité à l’information, au sport et aux Outre-mer. N’oublions pas que Tout le sport a réussi avec brio sa rentrée et que cette émission draine 2 millions de téléspectateurs.

Les JRI de France 2 en colère

L’autre priorité est notre service des JRI de France 2 (lequel rappelons-le fournissait jusque-là les Sports) : il n’est pas pensable que le fer de lance de l’information, le service qui fournit les images pour France 2, soit pris en otage du fait d’un arbitrage financier absurde, omettant les priorités. Notre valeur n’existe que grâce à la production d’images faite par nos journalistes. C’est une priorité et ce point n’est pas négociable. Nous demandons immédiatement à être reçus par la direction pour revoir le dispositif annoncé qui va mettre les antennes en danger.