Réductions budgétaires gouvernementales : Premières conséquences désastreuses pour l’audiovisuel du service public

France Télévisions continue de réduire son périmètre d’activités. Après la vente de Gulli*, Le Groupe FTV va se séparer de l’AITV** et CFI*** est dans une situation financière préoccupante.

Le conseil d’administration de CFI vient de se réunir. Il est confirmé que la convention entre CFI et France Télévisions s’achève à la fin du mois de novembre : ce qui signifie du même coup la fin de la mission de l’AITV (Agence Internationale d’Images de Télévisions), qui est une rédaction de France Ô France Télévisions.

La raison : un manque de financement de l’Etat. « Il n’y a plus d’argent ! ». Désormais chaque intermédiaire se rejette la faute de l’arrêt de l’AITV sur l’autre…

Les salariés reprochent à la direction de France Télévisions de lâcher une activité qui fonctionne et dont les prestations sont vantées et reconnues par tous les clients.

France Télévisions explique que « ce n’est pas elle qui finance l’AITV mais CFI ».

CFI réagit en signalant que même si c’est une filiale du groupe France Télévisions (75 %) et Arte France (25 %) « elle est entièrement financée par le ministère français des Affaires étrangères et du Développement international, c’est lui qui a décidé de ne plus financer cette activité ». Résultat, « CFI est aussi en difficulté financière et pourrait subir un plan de réduction d’effectifs prochainement… »

France Télévisions a néanmoins indiqué qu’elle assurerait les prestations de l’AITV pendant quelques jours après la fin de la convention, à titre totalement gracieux, afin de couvrir notamment le Sommet de la Francophonie de Dakar du 29 et 30 novembre prochain.

Lors de la commission du Plan de Départs Volontaires qui se réunissait hier à Paris, les représentants de Force Ouvrière ont exigé des réponses concrètes concernant l’avenir des salariés de l’AITV. Ceux qui désirent quitter l’entreprise de manière totalement volontaire doivent le faire en toute liberté et sans aucune pression.

La direction de France Télévisions a assuré  que « la fin de l’activité de l’AITV ne se fera pas dans l’indifférence générale, un message doit être envoyé aux personnels concernés ».

Les dirigeants expliquent que « l’environnement a évolué et que les financements ne sont plus là ; tout cela nous conduit à arrêter cette activité, mais cela n’a rien à voir avec le professionnalisme ou la qualité du travail des personnels ».

La direction est prête à accepter l’idée d’un nouveau report du délai de candidature pour les salariés de l’AITV sous réserve d’une possibilité juridique.

Patrice Papet, le n°2 de France Télévisions a promis qu’il irait lui-même devant les personnels de l’AITV « confirmer la date d’arrêt de l’activité ».

Des pistes de repreneurs ont été évoquées, mais pour l’instant rien de véritablement tangible…

La question que maintenant tout le monde se pose, c’est qui seront les prochains sur la liste ?

* Gulli est une chaîne de télévision française, destinée à la jeunesse et à la famille. Elle existe depuis le 18 novembre 2005. La chaîne est née d’un partenariat entre Lagardère Active et France Télévisions. Le 18 septembre dernier, le gouvernement a officiellement donné son aval à la vente, par France Télévisions, des 34 % détenus dans le capital de jeunesse TV, société éditrice de Gulli, à Lagardère Active, déjà propriétaire des 66% restants.

** L’Agence Internationale d’Images de Télévision (AITV) est une agence de production d’images télévisées française spécialisée sur l’actualité africaine et le Proche-Orient. C’est une rédaction de France Ô France Télévisions.

** CFI (Canal France International) est une société anonyme, filiale de France Télévisions. Depuis 25 ans c’est l’opérateur de la coopération française en faveur des médias des pays d’Afrique, de la Méditerranée, des Balkans, du Caucase et de l’Asie. CFI est subventionné par le ministère français des Affaires étrangères et du Développement international pour animer un réseau de partenaires du secteur des médias.